au château et se disputent les merveilles du Mobilier National. Barère est jaloux du lit de Saint-Just ! La fête de l’Etre Suprême destinée à marquer la grandeur de Robespierre étale son faste bizarre au jardin des Tuileries. Mais, quelques semaines plus tard, à l’aube du ro Thermidor, des hommes sortent de l’ancien appartement de la reine portant Maximilien, la mâchoire fracassée. Ils déposent leur fardeau sur une table où l’idole de la veille va rester pendant des heures « sans cravate, sans chapeau, la chemise ouverte et les bas rabattus », exposée aux insultes de la foule. Quand le Directoire succède à la Convention, les Anciens, vêtus de toges et ceinturés de tricolore, occupent les Tuileries. Le 19 Brumaire 1799, ils doivent céder la place à Bonaparte. L Corse ordonne immédiatement d’effacer les emblèmes révolutionnaires ‘Tite « Je ne veux pas de pareilles saloperies ! » tg février 1800, il prend Minât solennellement possession de l’appartement d« Louis XVI «Ce n’est pas tout d’être aux Tuileries, confie-t-il à Bourienne, il faut y rester… •-;,:t • pJ4 Mais qu’ils y viennent! » Cependant, Joséphine se sent mal à l’aise chez Marie-Antoinette « Je ne serai pas heureuse ici, confie-t-elle à sa fille Hortense, j’éprouve de noirs pressentiments. Il me semble que l’ombre de la reine vient me demander ce que je fais dans sa couche. Il y a dans ce palais une odeur de roi qu’on ne peut respirer impunément. » On commence à parler du pouvoir maléfique exercé sur ses hôtes par la maison de Catherine de Médicis. Déjà il est question du « Petit Homme Rouge » avec lequel Bonaparte aurait signé un pacte et qui apparaîtrait infailliblement à la veille des catastrophes. Napoléon n’en a cure. Le voici empereur. Voici le Pape contraint de venir à Paris pour sacrer le nouveau César et logé au pavillon de Flore. L’heure d’une apothéose sans pareille va sonner. Mais, soudain, tout est remis en question Joséphine a confessé au Saint-Père qu’elle n’était pas mariée religieusement et Pie VII déclare que, « dût-on l’immoler », il ne célébrera pas une cérémonie sacrilège. Napoléon, furieux, doit s’incliner. Dans une petite chambre des Tuileries hâtivement transformée en chapelle, le cardinal Fesch bénit l’union de l’ancienne vicomtesse de Beauharnais et de celui qu’elle nommait jadis —huit ans à peine — le « chat botté ». Si Napoléon estime son ascension fort naturelle, il craint que les autres ne voient pas les choses du même oeil. Aussi veut-il bannir la « familiarité e, ce qui rendra sa Cour froide, guindée, militaire. Sa Majesté s’y comporte en général passant une revue, interroge les courtisans comme des conscrits. « On imaginerait difficilement plus de gaucherie », écrit Metternich. Malgré un faste écrasant, rien ne rappelle les beaux jours de Versailles. Tandis que le maître de l’Europe travaille en son « cabinet intérieur » meublé d’une bibliothèque vitrée, d’un bureau en forme de violon et d’une console où s’entassent les dossiers, Joséphine répand une pluie d’or sur les marchandes de mode et fait pour se parer plus d’extravagances que n’en commit aucune reine de droit divin. Au vrai, elle cherche à s’étourdir, à oublier la terrible menace d’une répudiation. L’orage longtemps redouté éclate le 3o novembre 1809. Montant du ren-de-chaussée au salon de son mari, l’Impératrice gravit le petit escalier jadis familier à Marie-Antoinette. Elle le redescendra évanouie, portée par Napoléon et par le chambellan Bausset à qui elle soufflera « Ne serrez pas si fort ! » Le 15 décembre, elle quitte, désespérée, le funeste château et, le avril suivant, Marie-Louise, dont le mariage vient d’être célébré dans le Salon Carré du Louvre, y reçoit les hommages de ses nouveaux sujets. La nouvelle Impératrice va vivre prisonnière d’une étiquette farouche. Napoléon, qui veut travailler la nuit à son aise, craint qu’elle n’exige le lit commun. — C’est son droit, dit-il, il me faudrait bien y souscrire. Mais Marie-Louise n’attente pas à sa liberté. Et pourtant elle tremble Changement de cales. Robespierre, blessa à la machoire, git sur une table dans une des salles du chateau. Une autre dictature commence Bonaparte, premier consul, einstalle aux Tuileries.