sans lui, plus d’équilibre ; tout s’écroulerait. Cependant voici la boîte devenue cage, allégée, ajourée. Au delà des arceaux fragiles, des sveltes barreaux, le ciel est moins loin ; et aux clefs de voûte battent les ailes des anges, sculptées et dorées. Partout ailleurs, jusqu’à la fin de la Renaissance, le plafond reste couvercle ; mais c’est le couvercle d’un écrin, non moins richement ornementé, non moins ouvragé au dedans qu’au dehors. Voici les plafonds musulmans, façonnés dans le plâtre ou ciselés dans le cèdre ; leurs combinaisons géomé-triques, indéfiniment variées, raffinées, évoquent, dans leur complexité, la toile de l’araignée, l’alvéole de l’abeille, les facettes du prisme… Pas plus que l’Arabe, l’Italien et le Français ne songent à masquer, à nier, dans la décoration des plafonds, le support, la structure. C’est l’époque des beaux, loyaux plafonds de charpentes, où (comme à Oiron) les poutres et les solives apparentes sont à la Au palais de la Bade, à Marrakech, plafonds peints sur bois. On y retrouve les motifs géométriques indéfi-niment varies propres à l’art arabe. 64 Photographes Rhys Doo ne.