Paris devient, jusqu’à la fin du règne de Charles VI, le centre le plus actif et le plus brillant de l’Europe. Les négociants, les étu-diants y viennent en foule; des princes de tous pays y résident. Les peintres étrangers y virilisent chercher fortune et compléter leur apprentissage. De même, Paris four-nit à l’Europe nombre de ses artistes. C’est le même phénomène d’attraction et d’expansion que produira, au xvm siècle, le pres-tige de la cour de Versailles. Les documents écrits pour cette pé-riode deviennent plus nombreux, mais les monuments sont encore très rares et ce que nous appren-nent les chroniques et les ar-chives ne sert qu’à accroître nos regrets. Des faits nouveaux et intéres-sants marquent cette période, qu’on peut qualifier de préparatoire par rapport au véritable renouveau de la période suivante. Au point de vue technique, la transformation de la peinture, qui va prendre désormais son plus beau développement et son plus riche éclat dans le a tableau », le panneau mobile et portatif, ce qu’on appellera la peinture de che-valet ; de plus, l’emploi de l’huile, qui est en usage dans la peinture dès le milieu du siècle, bien avant les travaux des frères Van Eyck. Au point de vue esthétique, on constate un effort, effort commun, du reste, à toutes les nations, qui marchent vers un même idéal, pour se déga-ger des formules traditionnelles, des procédés des miniaturistes et pour trouver une expression plus vivante et plus déterminée de la vie agissante. En ce qui concerne la peinture murale, elle est loin d’étre abandonnée, car si l’application en dimi-nue dans les églises, rée a de plus en plus sa place dans les palais et les demeures privées. On peignait, dans les appartements, des e guerreries » et sujets de chasse et l’on se plaisait déjà à y faire une large part au paysage. Nous avons les descriptions des peintures que Charles V fit exé-cuter au Louvre ou à MIDI& Saint-Pol. Il 11011S reste, comme vestiges importants de peinture reli-gieuse, la décoration de la coupole ouest de l’église LA PEINTURE FRANÇAISE /11111111■ CAM:drale d’A,.-e Praire,. ICOLAS FROMENT — i.e BUISSON ARDENT de Cahors, avec un médaillon central, représen-tant le patron de l’église, saint Etienne, entouré, dans une frise circulaire, de personnages occupés à divers travaux, puis huit figures colossales de saints, traitées dans ün caractère hiératique osais grandiose; ensuite les peintures du choeur de la cathédrale de Clermont : la Vierge tenant l’enfant Jésus, un donateur agenouillé à droite, un enfant de choeur à gauche; composition heureusement comprise grâce aimable de la Vierge, dans sa gravité religieuse, caractère iconique de la figure du prêtre, c’est bien déjà un art nouveau.