L’ART DÉCORATIF Renommée stéphanophore. La Faim est une oeuvre supérieure, parce qu’elle se hausse aux grands symboles de la souffrance hu-maine. M. Cordonnier lui aussi a regardé le gnante. Une autre maternité douloureuse est celle de M. Alix Marquet : Ceux qui restent. Il s’en faut de peu que l’oeuvre ne nous satisfasse complètement. Je ne deman-derais à M. Marquet que la suppression du hochet que l’enfant serre dans sa menotte. Le groupe y eût gagné en se dégageant de l’anecdote. Cette mi-nime critique avouée, je ne saurais que féliciter M. Marquet de ce bril-lant effort, le plus important qu’il ait fait jusqu’à ce jour. Dans le même ordre d’idées, M. Nivet nous apitoie sur une pauvre vieille rongée par la tuberculose et les privations : Les derniers jours. C’est à la même cohorte d’hommes généreux rêvant d’équité future qu’ap-partient M. Derré, Cet artiste véhé-ment professe même en sculpture qu’un jour doit venir où les plus déshérités seront admis à goûter les satisfactions fondamentales que la Nature avait dans ses desseins d’offrir à tous, alors que l’Humanité les a laissé confisquer au profit d’égoïsmes particuliers qui en ont dénaturé l’es-sence. M. Derré a une âme de poète ; il aime à accoler à sa statuaire des inscriptions d’un accent biblique pres-crivant l’ingénuité, la tendresse, la pitié et la bonté. Ainsi s’explique le sens élevé de son Tronc pour les filles-mères et de cette Grotte d’amour, où deux amants, dans le creux des roches, non loin du murmure des roseaux, écoutent le conseil des choses. Un peu moins de brutalité dans l’étreinte, un peu moins de matérialité dans les formes mâles eussent sans doute mieux servi l’esprit même de l’oeuvre qui n’en reste pas moins un bel effort d’artiste et de penseur. Volupté de nus langoureux, guir-landes de roses, amour mutin un peu fatigué, c’était bien le décor funéraire qui convenait au poète Armand Silvestre, et c’est ainsi que M. Antonin Mercie a compris sa stèle. Le monument au docteur Panas par Alfred Boucher demeure, malgré son côté officiel, une scène d’une intime gravité. Il y a dans le visage de la fillette, dont le doc-teur explique avec une douceur réfléchie le a. MA10,,,, Ceux qui r drame quotidien. Sa Marche funèbre est une esquisse émouvante et son Éternelle Victime est une muette et intense protesta-tion contre tout ce qui perpétue l’injustice sociale. Tandis que l’on relève l’ouvrier frappé d’une mort accidentelle, la désormais veuve s’avance, un jeune bébé dans ses bras, et rien n’est à ajouter à la scène poi-en 272 ND ART DOC1
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