L’ART DÉCORATIF et patines de tons bleuâtres et vert pàle, d’un très joli effet décoratif, mais auxquels je pourrai faire le même reproche de bana-lité qu’aux pâtes de verre de M. Lévy. Un peu plus personnels, et de tons également plus neufs, sont les grès de Van Briggle. Longs vases qui semblent des corps de femmes de patines uniformes bleu dur ou M. Guillemin, qui, très simplement aussi, rend un effet de soleil couchant, et les vitraux de M. M. A. Lefebvre, qui inter-prète en tons justes et chatoyants quatre petits paysages délicieusement évocateurs. Au Salon de cette année, les orfèvres, qui nous ont tant montré de jolies choses aux dernières expositions, restent station-naires, pourne pas dire plus. Énormément de redites, de choses déjà vues et revues, et, malgré le gratté nombre d’exposants, fort peu de cho-ses à signaler. En premier lieu toutefois, il faut citer M. Dufrène, en-core qu’il se répète, mais si artistement qu’on est tout porté à l’ap-plaudir quand même. Dans sa vitrine il faudrait tout citer, une lampe, un grand chande-lier, une pe-tite pelle à Vitrail cendre, des poignées de cannes, un encrier, un coupe-papier et un ca-chet. Tout cela de forme heureuse et de jolie proportion, décoré de cette stylisation d’algues qui forme des entrelacs, des festons et des zig-zags et dont M. Dufrène obtient des effets très décorativement jolis. M. Kratina expose parmi des bibelots divers un médaillon en haut relief qui est une œuvre d’art d’un gratté sentiment pieux. M. Bouval sera tout à fait intéressant le jour où il n’aura plus une aussi exclusive admiration pour le talent de Vallgren. M. Follot expose une jolie lampe en forme d’arum. M. Giot sort un peu du convenu avec un très joli couvert, dont le manche LAUMONNERM vert laiteux, d’autres décorés de fleurs à peine en relief, délicatement assouplies, pres-que perdues dans le corps du vase, écuelles et coupes de formes simples et très réussies. Peu de vitraux aussi. Il faut citer pour-tant le très beau vitrail que la forét de Fontainebleau a inspiré à M. Laumonnerie. Scie un bleu profond, des branches de pin se courbent, abritent sous leur ombre une biche qui, guette entre des rochers nette-ment dessinés, enlevés en un seul ton de verre. Jolie harmonie de couleurs, claire dans son ensemble et d’une reposante et douce sensation de plein air véritable. Il me faut citer encore les vitraux de 32