FIND ART, DOC 6 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE MONSIEUR 1.E COMTE. J’arrive de chez Deleuse où j’ai passé la journée. Je vous donne pour nouvelle que tout va très bien, mais qu’y met-tant le plus grand soin nous allons moins vite, malgré notre diligence, que si l’on faisait cela currenle calame Au reste, j’espère que vous serez content; c’est toute notre ambition. J’ai vu hier Le Brun, qui doit me remettre les tableaux de la dernière acquisition, quand ils seront en état. Il les fait rentoiler et embordurer. Quant au tableau du Feti que je désirais pour vous, il ne veut absolument pas m’en dire le prix. Il vous laisse maitre absolu; ainsi nous attendrons votre premier voyage à Paris; vous le verrez et, s’il vous convient bien, nous y mettrons le prix que vous jugerez à propos. Je viens de travailler au dernier plan du verger de Ram-bouillet, dans lequel j’ai placé une cerisaie, que j’aurai (:hon-neur de vous faire voir et que l’on pourrait planter cette année. Je compte me rendre à Versailles le 14 pour partir avec vous pour Rambouillet. si vous pouvez m’y mener. J’ai été•Voir M. Julien à son départ pour Lyon. J’ai trouvé sa santé bien délabrée. Il est parti avec une toux inquiétante. Il va s’occuper des esquisses des bas-reliefs en question. M. Boscard, à qui j’ai fait voir les tableaux du Roi par votre ordre, a été enchanté de toutes vos acquisitions. Il parait on ne peut pas plus content de la réception et du traitement distingué que vous lui avez faits; il a du mérite, du zèle, des connaissances et beaucoup d’honnêteté. J’ai l’honneur d’être respectueusement… Paris, du t•, novembre 1785. MONSIEUR LE COMTE, J’ai remis à M. Deleuse les 5.000 livres en question; lui ai recommandé la plus grande promptitude. Je suis témoin depuis votre départ de tous ses soins, de toute son intelli-gence à opérer et conduire les travaux. Si on ne l’a pas vu plus souvent à Versailles, c’est que tout l’ouvrage qui le concerne se fait à Paris et que le peu de voyage qu’il a fait n’a été que pour y prendre des mesures et presser les menui-siers. M. Lagrenie peint tout ce qui concerne la figure, et moi je trace le grand et dirige toute la partie des arabesques et le ton général de la décoration. J’ai pressé M. Deleuse au point qu’il m’a fait espérer qu’à votre retour de Rambouillet, vous verrez presque toute la peinture en place. Je suis continuellement chez lui. Ainsi reposez-vous sur mon activité et mon zèle, et soyez bien assuré que c’est l’envie seule de très bien faire qui a un peu retardé cela. Je me rendrai dimanche soir à Versailles pour le voyage de Rambouillet. Je vous communiquerai deux lettres de M. Boscard, au sujet de quelques tableaux de son pays. Je porterai les plans de la cerisaie du verger. Je viens d’écrire à M. l’abbé Nolin à ce sujet et j’aurai l’honneur, à votre arrivée de Fontainebleau, de vous réitérer de vive voix les sentiments de respect et de zèle avec lesquels je serai toute ma vie… Des galeries du Louvre, rt 9′ novembre 1785. La jolie salle, à laquelle se rattachent les derniers souvenirs du théâtre à la Cour, survécut à la Révolution En l’an IX elle fut cédée par l’Etat à la Comédie-Française, qui inaugura le s. Théâtre du palais national de Versailles R. en donnant Zaire aux habitants de la ville pour les débuts de Mile Volnais. On y entendit Mlle Raucourt, M11e Duchesnois, Mlle Georges, Larive, Lafond et Talma. La salle fut fermée en 1805. Elle acheva de disparaître sous Louis-Philippe ; depuis long-temps tombait en ruine la fragile construction décorée par les soins d’Hubert Robert. au goût de Marie-Antoinette. PIERRE DE NOLHAC .HUBERT ROBERT. — SON PORTRAIT PEINT PAR LUI-MÊME, DANS LA PRISON DE SAINTE-PÉLAGIE. (COLLECTION A. FAUCIIIER-MAGNAN.)