C’est pourquoi les caresses prolongées des deux héros nous semblent trop fan-taisistes pour que nous les prenions au sérieux. Les interprètes eux-mêmes jouent sans conviction cas scènes ou les expres-sions démentent les paroles. Le dénouement verse dans le drame d’Hugo. On ne voit pas très bien pour-quoi Essex tient absolument à mourir, alors que sa royale maîtresse, par un revi-rement bien féminin, lui accorde et la vie et le sceptre. Ainsi, Didier, Hernani, Blanche, montrent-ils également une étrange hâte à courir au trépas. Les hési-tations d’Elisabeth, voulant sauver son beau lord, après l’avoir condamné rappel-lent celles de Mary Tudor, désespérée d’avoir sacrifié Fabiano. Ces réserves faites, il faut dire que le film’présente du mouvement, des images luxueuses, un dialogue raffiné et l’on en suit d’un bout à l’autre le spectacle avec intérêt. Les couleurs sont excellentes, surtout les demi-teintes des scènes finales ou certains bruns s’alliant à des bleus fon-dus, forment un contraste saisissant. Bette Davis a réussi à se rendre mécon-naissable dans le personnage d’Elisa-beth. Flétrie et fardée à souhait, tour à tour irritable et capricieuse, elle fait une création de premier ordre. Son partenaire, Errol Flynn, le populaire Robin des Bois, campe une silhouette d’aventurier intré-pide et sympathique. Jacques BAROCHE. Bette David. et Errol .Flynn rand.  » La vie privée d’Eli‘rabeth d’Angleterre FIND ART DOC