L’ART ET LES ARTISTES a rendu merveilleusement le foisonnement de l’onde aux mille couleurs autour des rochers rouges: son écume, ses fonds de jade ou d’hyacinthe. Il connaît la nier houleuse ou calme, les rivages sous l’orage ou dans la splen-deur d’un ciel farouche de chaleur, la langueur adoucie des crépuscules, la brumeuse lueur d’ar-gent des oliviers, tout ce qui, selon les heures et les saisons, caractérise chaque recoin de ce pay-sage unique au monde. M. Marius Robert est doué d’un oeil admirable. Ce sera, dans toute la force du terme, un artiste. EXPOSITION T.—FRAN—çois Sioux (Galeries Georges Petit, 8, rue de SiV). — Tout le monde connaît déjà les albums d’eaux-fortes de M. T.-François Simon, notam-ment ses Vues de Prague, si curieusement et mys-térieusement évocatrices de la vieille cité tchèque. Dans ses peintures, se manifestent les mêmes qualités. Il a interprété Paris avec le même sen-timent que Prague, avec, peut-être, une légère prédominance du pitto-resque sur l’émotion, qui pourrait bien être attri-buée au sujet lui-même. Mais elles sont adora-bles ces vues de Paris, elles nous feraient aimer notre ville. Et je trouve que bien peu d’artistes parisiens, lorsqu’ils s’occupent de nos rues et de nos jardins y mettent autant de grâce et de tendresse. On y retrouve bien quelque chose de M. Le Sidaner et de M. Motrice, mais c’est bien plutôt concordance de sentiment et de technique qu’imitation. Et dans ces paysages familiers, ces humbles rues dans la pluie ou le crépuscule et que bariolent les affiches multicolores, ces modestes boutiques, ces étalages pittoresques des quais se retrouve toute la vie si touchante du courageux et spirituel petit peuple de Paris. SALON DE L’UNION INTERNATIONALE DES BEAUX—ARTS ET DES LETTRES (Alca(ar d’Eté, Champs-Elysées.) — Un Salon dont l’utilité ne se faisait guère sentir. On se de-mande à qui il sert. Pré-texte à accumuler dans des salles glacées et hâti-vement improvisées quelques milliers d’oeu-vres sans caractère. Quel-ques exceptions dans cette médiocrité : M. Phi-lippe Mourani, à qui notre collaborateur, M. Adolphe Thalasso, a consacré dernièrement une de ses chroniques, expose une jolie scène de moulin au Liban : Blé qui entre, Farine qui sort; deux curieux effets de soleil : La Rue Midan de Damas et La Source lim-pide de l’Anti-Liban, et une Tète de Nègre des environs de Beyrouth. M. Georgés-Max Claudet et la très intéressante vitrine de ses grès flam-més, où se revèle un effort d’art considérable. M. Edwin Bucher, sta-tuaire plein de force et de tendresse à la fois, dont l’ensemble exposé est considérable. /vIm Marie Baudet et ses s gueux et impressions de nature. M. Girardot. M. Rodol-phe de Smgher, etc., etc. P bol . Drues. ,∎∎ J. DALOU — LA SAGESSE SOUTENANT LA LIBERTÉ (GROUPE 1..7.0 EXPOSITION HENRI—EDMOND CROSS (Galeries Bernheint Jeune et C.% rj, rue Richepance). — Le contraste en cet artiste sympathique et courageux, d’une technique éminemment naturaliste (le néo-impressionnisme) et d’un idéal entièrement déco-ratif et panthéiste, explique toute sa vie, son évolution, ses luttes. Lorsque la conciliation ne se fait pas, l’ceuvre est pénible et choque. Lorsqu’elle se fait, elle plaît, et, parfois même, enchante. Cross avait une volonté terrible que cette con-ciliation se fît. Et comme, d’un autre côté, c’était un oeil très délicat, une sensibilité très vive, très subtile, même lorsque le procédé, au lieu de le I 3 5