L’ART DÉCORATIF L’oeuvre de terre. La multiplicité des usages de la poterie de terre, qui ne prête pas comme la porcelaine, pète blanche, à l’éclat des couleurs transparentes, la rend digne de respect ; sous des parures opaques, des plaques mauresques, il les enclora de filets saillants. Parfois il revêt sa faïence de couvertes plombeuses colorées par des oxydes en ac-cord avec les émaux qu’elles enveloppent de leurs reflets. Il ne renonce à aucun moyen nouveau lui permettant d’aug-menter ses ressources. Les musées de Paris et de la province contiennent des quantités de ces pièces qui consti-tuent, pour ainsi dire, un cours de céramique décorative, une série de leçons de choses, sur lesquelles il y aurait un enseignement à créer. Ces leçons seraient bien instructives, don-neraient des idées neuves à beaucoup de céramistes, et il est à désirer que l’on pense à créer cet enseignement. Nous ne pouvons nous étendre sur ce sujet, nous étant réservé spé-cialement de traiter ce qui a rapport au verre. elle prend des aspects spéciaux souvent très appréciables. Gallé crée des tons inédits, en mêlant aux émaux classiques, à base d’étain, des oxydes métalliques produisant des intensités diverses. Si le mélange de ces oxydes est à redouter pendant la fusion, il a recours à des subterfuges; il les logera en cloisons creuses sur la terre crue, ou bien, à l’exemple L’oeuvre du verre, nous l’avons décrite. L’oeuvre de bois. Se trouvant chez un marchand de bois d’essences colo-rées, et cela pour y choisir un socle assorti à un vase ciselé, qui devait y titre posé, E. Gallé sortit de là enthou-siasmé par les couleurs ligneuses vi-sibles au coeur des arbres de tous les pays. En grumes ou en plaques, il rayait des bois rouges, roses, orangés, pourprés, de toutes couleurs, de toutes nuances ; des bois durs, des bois tendres. Le verrier, qui avait tant brûlé le bois, se sentit pris d’amitié pour ce bois. En 1885, l’année suivante, Gallé ajoutait à ses industries l’ébénisterie et la marqueterie. A l’Exposition de 1885 figuraient des meubles, des construc-tions dessinés, décorés par lui, exécutés sous ses yeux. Nous nous souvenons de ce meuble magnifiquement orné et drapé qui figurait à cette Exposition, au centre de la grande galerie de 3o mètres, pavillon que nous avons décrit ‘ en son temps et La verrerie depuis vingt ans, Exposition de 1889. 34