I.1 RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE UN COIN DE LA SALLE A MANGER. celui qui, d’après Félix Gras « coloriait un psautier pour la reine de France porta un réel intérêt aux travaux des artistes et des artisans ; il ne craignit pas d’appeler auprès de lui des menuisiers connus hors des frontières de son pays, et qui, mis en présence de ce qu’exécutaient des ébénistes purement provençaux, eurent ainsi le moyen de découvrir un art s’adaptant aux conditions de la vie méridionale : Jacobin Picard, originaire de Beauvais, vint s’établir en Avignon et Jean Cordonnier, dit Jean de Troyes, un Champenois, exerça son métier pendant de longues années à Aix et à Marseille. Indépendamment des artisans français qui, sur la prière du roi René, quittèrent leur pays pour résider en Provence, y eut-il des menuisiers nettement provençaux capables d’être des maîtres dans cette branche de l’art industriel ? N’en doutons pas : les portes de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix n’ont-elles pas 525 pour auteur le fustier toulonnais Jean Guironnaud ? Mais s’il est comte de Provence, René porte aussi le titre de roi de Naples et de Sicile et en cette qualité il reçoit à sa cour des seigneurs italiens, des financiers et des marchands accourus de la péninsule auprès du puissant monarque. Ces étrangers, amis du luxe et ha-bitués à se mouvoir au milieu d’un cadre où se confon-dent et le beau et le rare, introduisent en Provence le goût des étoffes magnifiques et des meubles de prix. Cette influence de l’Italie se fait surtout sentir en Avi-gnon et à Marseille. Le palais que le roi possède dans cette ville contient des chaises et des coffres florentins et des miroirs fabriqués à Venise. Non content d’acheter des meubles aux Italiens le roi René s’adresse aux Provençaux qui sont de retour des contrées orientales. Mais, ainsi que le fait remarquer M l’abbé Arnaud d’Agnel, dans son splendide ouvrage UN COIN DU SALON. FIND ART DOC