On sait aujourd’hui où seront exposées les diffé-rentes industries d’art décoratif. L’administration,-per généreuse quant aux con-cessions dans les jardins, s’est montrée trés libé-rale pour l’installation sous palais. L’art décoratif ‘et tout ce qui s’y rapporte en tant qu’ameublement et confortable domestique, sera placé a l’Esplanade des Invalides, dans un immense palais que l’on vient de commencer et qui s’étendra de la rue de l’Université a la place des Invalides. Nous croyons savoir qu’un effort vigoureux sera fait par certains’ industriels français pian- montrer du nouveau et que le visiteur aura vraiment un aperçu de la Moduction de demain. Des demandes d’admission, en nombre considérable, sont arrivées à l’administration pendant le mois de janvier, la date du premier février ayant été fixée comme dernier délai, M. Dervillé, directeur de l’exploitation, nous a annoncé qu’il y aurait beaucoup d’élus et que les retardataires seraienuseuls mécontents. Ies objets d’art appliqué provenant de l’étranger seront disséminés dans les sections rétrospectives par les soins des commissaires qui réunissent en ce moment les dernières adhésions. La Belgiqùe, l’Angleterre et l’Allemagne préparent, dit-on, des Merveilles, qu’il sera intéressant de mettre en parallèle arec celles des manufacturiers français. L’administration, jalouse de la bonne renommée de l’Exposition, tient avant tout a ne pas fa’re e bazar e. Elle a recommandé expressément aux comités d’interdire la vente dans les galéries ; les exposants montreront leurs articles, tuais sans qu’il soit permis de les vendre sur place. Les pavillons de vente directes erMit classés a part et soumis à des règlements spéciaux. Seilles les architectures des galmies ne seront guère en progrès, pour le motif que leurs plans ont été arrêtés il y a cinq ans, alors que les construc-teurs n’osaient pas encore les hardiesses d’aujour-dlui. Ce n’est guère qu’a l’Exposition de 1911 que la ville de Paris pourra montrer des bâtisses plus intéressantes. L’administratidn de l’Exposition a décidé de supprimer les traditionnelles cartes photogra-phiques d’entrée pour exposants et journalistes. Elles seront remplacées par de gracieuses pla-quettes en argent, nickel et bronze, gravées par M. Daniel Dupuis. Au recto une Renommée parcourant la surface du globe pour annoncer la grande fête des nations; avec l’inscription Exposition universelle, Paris moo. Au ,rso un ouvrier assis, symbolisant le repos après le travail ; au-dessous, le nom du titu-laire. Félicitons le commissaire général de cette inno-vation qui sera en même temps un précieux souvenir pour tous ses collaborateurs. L’obligation de se faire photographier amenait chaque fois des conflits entre l’administration et les artistes qui se refusaient a encourager ce procédé de reproduction e. asti-artislique disaient-ils. Le groupe des artistes modernes, parmi lesquels MM. Dampt, Alexandre Charpentier, Desbois, Plumet, Félix Aubert, a suggéré le projet d’une Exposition de l’Art appliqué à la rie, â la com-mission chargée de préparer la participation de la Ville de Paris. On e retrouverait, rénové, l’art de l’habitation contemporaine, avec SOS objets usuels, ses tentures, ses meubles, dans leur cadre. Lamaison qui serait ainsi construite serait établie et agencée de telle sorte que, aménagement, mobilier et ustensiles usuels compris, elle ne coûterait pas annuellement plus de 800 francs de loyer. Tous les efforts de l’architecte, du peintre, du sculpteur, du maçon et des ouvriers du bâti-ment devront être combinés en vue d’obtenir ce but essentiellement économiqUe. La dépense ne dépasserait pas so.000 francs et pourrait être imputée sur le créditde 600.000 francs réclamé pour l’Exposition générale de la Ville par le Préfet de la Seine. L’exécution du remarquable projet de ces excellents artistes ne serait pas l’une des moindres attractions de l’Exposition. On parle — mais quene dit-on pas ? — d’un projet qu’aurait l’administration rie l’Exposition de sortir c; la routine habituelle et de mettre au concours les affiches et les diplômes. Dans toutes les grandes villes, les expositions universelles ont été annoncées par des affiches illustrées souvent très jolies, la ville de Paris seule s’était jusqu’ici contentée des officielles affiches blanches. Espérons des concours d’affiches et de diplômes pour l’émulation de nos jeunes artistes. Parmi les attractions e d’à côté e on vient d’achever, boulevard DeleSsért, au Trocadéro, un panorama de Poilpot, représentant la bataille d’Iéna. La construction architecturale est signée Franz Jourdain ; le style est un peu è exposition », c’est-à-dire fantaisiste, mais l’ensemble est agréable et gai, en tout cas bien différent de tous les pano-ramas-gazomètres dont nous avons été jusqu’ici gratifiés. Une frise de M. Francis Jourdain, peinte sur le pourtour extérieur, décore heureusement la construction. GEORGES BANS. 252