LES DESSINS DE LUCIEN MONOD la sûreté du contour, le dessin de l’artiste éveille le souvenir de nos maîtres du XVIII. siècle. La tradition se retrouve, mais une grâce nouvelle s’épanouit ; c’est du Fragonard moderne que l’on nous donne. Une sveltesse, une liberté dans le mouve-ment, un air de visage, qui sont bien d’au-jourd’hui, font de ces oeuvres des morceaux où l’on reconnaît le caractère de notre temps. Nous laisser de la beauté contempo-raine des images analogues à celles qui nous restent des maîtres galants du XVIIIa siècle, où la femme nous révèle les charmes que l’on appréciait alors en elle, c’est là ce qu’a tenté Lucien Monod. Et louons-le de ce que ses études restent de sérieux modelés d’après le corps vivant, où transpire sans doute le sentiment de l’artiste, épris des formes caressantes et jeunes, mais qui ne visent pas à l’anecdote amoureuse, au sujet libertin. Cela reste de l’art de recherche, où l’auteur veut lui-méme approfondir da-vantage le jeu des muscles sur l’ossature, saisir l’expression changeante sous l’infinie mobilité des attitudes. Le dessin d’académie demeure la forte école des artistes, celle où leur métier doit sans cesse se retremper, car c’est là qu’ils sont directement aux prises avec la vie, dans toutes les manifestations de l’organisme hu-main. Aucune maladresse ne peut se dissi-muler ici dans un arrangement heureux, aucun défaut de construction ne disparaît sous l’épaisseur d’une draperie. C’est au plan, 125 FIND ART DOC