No 48 — SEPTEMBRE 1902 JACQUES-ÉM1LE BLANCHE .51les catégories, en critique d’art, ne se révélaient pas d’elles-mêmes insuffisantes et illogiques, la difficulté d’en découvrir une où incorporer M. Jacques Blanche serait, de leur vanité, la meilleure démonstration. La critique comparative n’est pas près de se délivrer de ce malencontreux dogmatisme qui impose à l’ensemble des manifestations d’art des divisions préconçues et se voit défié par tous les véritables tempéraments.. Il est certain que l’analyse des Salons telle qu’on l’accoutume est, comme eux, une sorte de gageure absurde ; ils ont leur utilité, mais elle n’est pas artistique. A un honorable bureau de bienfaisance on juxtapose un pal-marès, et l’on pense avoir résumé au public les directions générales de la sensibilité. L’étude de cinq ou sis individualités, associées par leur communauté de tech-nique ou de sentiment, sans prétention à un classement, est un peu moins vicieuse, et un certain nombre de ces études partielles, poursuivies au long de l’année, permet plutôt de donner au lecteur une idée de l’évolution picturale tout au moins lui pourra-t-on parler en plus de dix lignes de chacun des peintres examinés. Mais nous sentons bien n’être plus capables de l’augurale et bur-lesque gravité avec laquelle, jadis, des pontifes patentés classaient les gens, disaient «leur fort et leur faible», et les inscrivaient sur des cata-logues génériques, en élevant ainsi la critique d’art à la hau-teur des conceptions de M. Ber-tillon, moins, même, la gros-sière exactitude des fiches anthropométriques. Les éti-quettes d’écoles ne signifient plus rien : dans un pays où le goût moyen s’accorde à la routine pour tout classifier et concevoir une esthétique de bu-reaucratie où chacun a sa petite case, où tout rappelle le collège, il devient urgent de ne plus associer les gens que par des analogies psycholo-giques ou matérielles. Les unes et les autres ne coïncident pas toujours : il faut souvent hésiter pour savoir si l’on asso-ciera des peintres traitant des sujets d’ordre dissemblable avec des procédés pareils, ou si l’on rapprochera des esprits que la manière de peindre séparait d’abord. Les articles purement individuels, si miles, ont pourtant été des causes de confusion ; on, beaucoup de peine à savoir où vont tous ceux qu’ils étudient, à préciser les lois gé-nérales de leur disparate collectivité. Entre la critique dogmatique, si pédante et si injuste, et la critique d’impression qui reste sans conclusion et proportionne son agrément au style de ses auteurs, la critique compa-221 ENFANT ENDOR.